Échantillon d’une série réalisée depuis 2020. Recherches autour de la figure en dormance qui poursuit les le travail exploratoire initié en 2019. Le sommeil (ou son manque) comme lieu possible de retranchement, d’introspection, de rencontre de la multitude de traces de vécus qui marquent le corps comme un territoire… des visages endormis où cohabite la présence et l’absence, le visible et l’invisible.2020 - 2021
Projet d’exposition Figures sans visage, de présences et d’absences, 2020 Réalisation partielle in situ, centre d’artistes Regart. – du 7 février au 20 mars 2020 Avec le projet Figures sans visage : de présences et d’absences, l’artiste Fanny H-Levy s’est imprégnée des lieux de Regart pour entamer une recherche autour de la figure simultanément présente et absente du « dormeur ». Par des actions de va-et-vient du corps dessinant dans l’espace, au fil des marées et du traversier, Fanny H-Levy trace tout au long du mois de janvier les états successifs de ses passages. Les dessins et les vidéos présentés en galerie sont non seulement des témoins de ces flux et reflux, mais rendent également perceptible le souffle d’un contexte sur un corps et d’un corps sur un contexte. Photos : Débora Flor Projet d’exposition Figures sans visage, 2019 Présenté sous la forme d’un parcours en deux volets entre la Galerie PECH – Sherpa, et l’une des vitrines de l’École d’art de l’Université Laval. – du 15 au 29 novembre 2019. Photos : Ivan Binet L’exposition Figures sans visage fait état de la recherche de l’artiste Fanny H-Levy lors de son parcours à la maitrise en arts visuels. Dessiner est dans sa pratique une action à la fois artistique, politique et sociale de résistance à l’effacement et à la disparition des figures, et plus largement, des personnes. L’artiste a ainsi déplacé sa pratique du dessin en va-et-vient constants entre son atelier et l’espace public. Figures sans visage rend compte de ces actions et propose un parcours entre deux lieux aux vocations différentes. Dessiner ensemble, créer des liens et questionner les rapports collectifs et intimes à la différence rejoint au plus près le mandat de PECH-Sherpa tout en s’inscrivant dans le champ de la recherche en art de l’artiste. À Sherpa, le premier volet de l’exposition présente un corpus d’œuvres dessinées sur papier ainsi que différentes « traces » des actions de dessin. Il y a les traces de l’artiste issues de sa recherche à l’atelier autour de l’apparition et de la disparition. Et les traces de nombreuses personnes ayant participé dans la communauté et dans l’espace public aux dispositifs de dessin inventés par Fanny H-Levy. Corpus d’œuvres, traces et dispositifs sont en dialogue dans l’espace, témoins des actions passées et à venir. Le second volet de Figures sans visage se compose de la vidéo Comme ton ombre qui sera projetée en boucle dans une des vitrines de l’École d’art donnant sur le Boulevard Charest. Dès la tombée de la nuit, la projection interpelle par des images fantomatiques d’un corps qui dessine visible au passage du boulevard. Cette vidéo évoque la force d’apparition et de disparition du processus de dessin présent dans l’engagement artistique et social de l’artiste : l’action même de dessiner.2019 - 2020
Il y a quelque chose de primitif dans ma pratique du dessin, en tant que processus captant les mutations constantes de mon corps, le reliant à son environnement et au monde par un langage visuel subjectif. Une forme d’écriture qui trace à la fois un état du dedans et à la fois qui transfère et rend compte d’une lecture intériorisée de l’autre… Si je questionne mon altérité, je questionne aussi celle de l’autre. De quelle manière la rencontre traverse, habite et laisse une trace ? Comment marquer l’acte de présence à soi et à l’autre? Je m’intéresse à la singularité de l’écriture dessin, dans ses silences et ses cris, ses non-dits, enfin, tous les interstices de la parole. Je me suis volontairement écartée d’une représentation strictement figurative pour laisser place à une représentation du corps et du visage en disparition. Cette recherche phénoménologique questionne la corporalité de l’œuvre que je nomme dessin-corps, prenant forme simultanément sous le geste, miroir du corps et du mouvement, laissant place aux désirs, à l’imaginaire et aux choses indicibles, il fait ouvertement état du privé comme les marques de vie de la peau, mais conserve intacte la part de silence de l’intime.2017 - 2018
En atelier, je poursuis mes recherches sur la question qui anime mon travail depuis 2009, l’Étrangeté. Ce questionnement a d’abord germé en lien avec ma condition d’immigrante, l’étranger comme « corps étranger ». Mon regard n’a cessé d’évoluer au fil de mon processus intime de déracinement/enracinement qui s’opère dans ce passage d’un corps social à un autre. J’ai progressivement élargit mon champ de recherches en questionnant le Corps humain comme entité sociale et son mode d’identification. Être étranger ou familier à l’Autre, à soi? Un corps duel, pris entre son image publique et son intimité, le masque et le naturel, entre le couvert et le découvert. Je questionne le point de basculement qui fait chavirer le corps naturel vers le corps théâtralement social, l’un et l’autre, l’autre et l’un, inter reliés. Ainsi, le mouvement et l’équilibre agissent comme des balanciers incessant au cœur de ma réflexion et de mon mode de création. Rythme intérieur en perpétuel mutation, étranger et pourtant si familier. Ainsi, ces pistes de recherche explorent très largement la notion de déséquilibre : social, mentale, psychologique & physique.2016 - 2017
À travers (mon) corps étranger est une série consacrée aux tiraillements psychique et organique du corps, à son rapport à l’Autre et à lui-même. J’y présente un nouveau corpus de dessins où l’intime est en tension et se révèle par transparence. Dans la continuité de sa série Corps étranger dans laquelle l’identité et le statut d’étranger au sein d’une nouvelle nation étaient questionnés, À travers (mon) corps étranger propose cette fois une plongée intuitive dans les entrailles d’un corps à la fois familier et si étrangement inconnu. J’y travaille le papier par transparence, recto-verso, par couches superposées, par la couture, comme une peau tendue où l’intérieur et l’extérieur sont visibles par rétroéclairage. Ainsi, ces effets de couches stratifiées jouent et troublent les repères de perception selon que l’oeuvre est éclairée ou non. L’effet de profondeur et de balancement est corroboré par une esthétique à la fois aérienne et dérangeante .2015 | À travers (mon) corps étranger
Pour cette série d’oeuvres que j’intitule Corps étranger, je propose une lecture intime et intuitive de ma perception liée à mon propre statut d’immigrante. Là où au sein d’une nouvelle nation, mon identité sociale est en mutation, à la fois déracinée et renaissante. Corps étranger explore ainsi le rapport sociétal à L’Autre, questionnant l’Étrange en tant que « corps étranger ». Corps étranger germe en 2013 d’une série de préoccupations reposant sur l’identité et le statut d’Étranger : sa légitimité politique, sa marge de liberté, son assimilation/différenciation, son isolement, etc. La même année, la scène politique déclenchait le débat sur la Charte des valeurs au sein des québécois, divisant, rassemblant, secouant un sujet sensible directement relié à ma démarche et mes préoccupations d’ordre sociales autour de l’image et de la construction identitaire.2013 - 2015 | Corps étranger
Au bout du fil, série de 150 dessins originaux numérotés sur papiers reliés à la main par une couture, installation in situ, 2011 Les dessins ont un format unique 29 x 17 cm, techniques variables (encre, stylo, graphite, aquarelle), de style figuratif – surréaliste – abstrait. Ce projet met en avant la condition féminine, questionnant la place de la femme, son identité, son image et son statut dans notre société contemporaine. Le corpus d’oeuvres présenté suspendus au-dessus des spectateurs, offrent une vue de « dessous féminin » et placent ainsi le spectateur dans une position inconfortable, quasi voyeur. Ces femmes, dans un halo silencieux au dessus du visiteur questionnent le rapport à l’Autre par leurs positions corporelles, leurs expressions, leurs regards et/ou par les situations dans lesquelles elles se trouvent. Invité à couper le fil de suspension de l’oeuvre, le visiteur choisit de s’emparer -physiquement et symboliquement – d’une des femmes. Le visiteur devient par le fait, acteur et complice de l’oeuvre qui sous son action, mute et disparaît à mesure.2011 | Au bout du fil, 150 dessins
Processus techniques / Au bout du fil
2006 La série Vanités -7 œuvres originales / grand format- est née à la Miroiterie dans le quartier Ménilmontant en 2006, le plus ancien squat d’une clique d’artistes en mal d’un Paris rebel et libre, vivier des arts et de la musique. Cette série est poussée par la nécessité absolue d’éponger la douleur liée à la disparition de ma grand-mère. En main, des croquis mordus sur son lit d’hôpital comme vestiges d’une mémoire qui s’effrite et la présence d’une carcasse sèche de tête de thon suspendue, monumentale, qui fait écho à ce premier face à face brutal avec la mort. Une mémoire vive dans laquelle je plonge, en recherche de l’insaisissable et cherchant à délier un questionnement sur la circularité de la vie, de la fuite du temps. Engagée, introspective, les Vanités proposent une lecture agitée, paisible aussi, un balancement entre la dépouille et le plein organique du végétal qui annonce la renaissance. 2007 à 2010 / et hors séries Recherches et séries autour de la condition féminine, questionnements sur le genre et l’identité sexuelle.2006 - 2010 | Oeuvres antérieures